Les contes de la cigogne

Pourquoi confier mes récits merveilleux à la cigogne après avoir si longtemps bavardé au coin du feu avec la colombe ?

La cigogne m’accompagne depuis toujours. Dans le jardin de la maison du bled il y avait des arbres plantés par mon père et enfants il nous invitait à les embrasser. C’était des arbres faciles à grimper et nous avons passé beaucoup de temps à voir le monde d’en haut, à rêvasser. L’essentiel était d’observer les cigognes. Il y avait plusieurs nids dans le jardin et l’un d’eux était solidement bâti dans le tronc d’un eucalyptus qui s’était divisé en trois branches. Je suis souvent restée en tête à tête avec les cigognes adultes et leurs cigogneaux. M’étant hissée à leur hauteur, je les regardais avidement et sans trouble aucun. Elles étaient indifférentes. L’espace était en ordre et chacun y trouvait sa place.

Longtemps après, j’ai retrouvé la cigogne à travers le dessin animé de Youri Norstein intitulé le héron et la cigogne (1974). La délicatesse du carton révèle la psychologie apparemment froide de la cigogne mais aussi ses tourments, ses illusions, la montrant si proche.

Les contes de la cigogne :