Les livres
Hors du temps …
Dans l’ennui, au cœur de l’abandon total de soi au vide, j’ai goûté au silence et aussi au livre. Néant arrêté entre deux instants qui aurait pu être l’ennui mortel, celui des habitudes, de l’évasion facile et artificielle. En réalité, terreau fertile où a germé et grandi mon amour des livres. Grâce au don de ce temps disponible, le plaisir de lire a pris mon corps et mon esprit définitivement.
Cette absence d’être, propose la fiction de l’être qui ouvre la voie à l’être authentique. Ainsi, l’ennui m’a éduquée à travers les livres et le goût nécessaire du livre. Christian Bobin ne dit-il pas que celui qui ne lit pas « manque du manque » ? Les écrivains offrent, au creux de cette courbure du temps accueillant comme un berceau, les premiers voyages, les premières images poétiques, les premiers miroirs de soi, alors qu’à l’extérieur la fournaise paralyse toute forme de vie.
Maroussia, Heidi, mais aussi Tess, Hadrien et Zorba, mon modèle… sont toujours vivants en moi.
Le livre est le premier ami, le confident fidèle, le compagnon de route indéfectible. Je l’ai rencontré et adopté pour toujours au cœur de l’expérience existentielle du vide de soi, dans l’ennui du bled.
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