Le pays arabe est la piste sur laquelle je marche, il est la langue proche et lointaine, il est la sagesse, il est l'appel attendu, il est l'eau rare et précieuse, il est l'avenir.
Cette piste m'a conduite de l'Occident, le Maghreb, vers l'Orient, le Machrek, et au-delà, jusqu'à l'Orient asiate dans un va et vient que Sohrawardi appelle l'exil occidental. Le Pays arabe est le Pays de mon désir inassouvi, de mon ORIENTation.
Je rêvais d'aller en Iran et, un jour je suis allée en Iran où le regard est d'emblée captivé par la splendeur quand il découvre les jardins persans, reflets du paradis, les mosquées bleues...
Me rendre dans les pays arabes
Me rendre au printemps dans les pays arabes alors qu'ils vivaient leur printemps historique pouvait avoir un certain sens de l'humour! N'était-ce pas une invitation à me plonger dans leur aventure et à l'analyser non comme une spécialiste de ces questions mais comme une femme qui porte dans sa mémoire la plus intime la part arabe d'elle-même, qui l'a raconté dans un livre et qui revient sans cesse sur ces terres qui l'ont structurée.
Je suis allée dans deux pays arabes en l'espace de deux mois: au Maroc et au Liban au moment où avaient lieu l'attentat de Marrakech, la mort de Ben Laden et la formation du gouvernement à Beyrouth, à la veille de la remise du rapport et des inculpations du TSL pour l'assassinat d'Hariri.
Casablanca a gardé quelques noms français de ses quartiers datant du Protectorat puisque la ville a commencé à se développer à ce moment-là.
Visiter la maison Henson, Dar Henson comme disent les hammamétois, était un désir profond, souvent rêvé, depuis que j’avais lu ce qu’en avaient dit Michel Tournier, Gabriel Matzneff et Jean Duvignaud.
Oui, j'écris tunisieS ainsi, tant ce séjour de décembre 2013 a révélé les facettes attendues et inattendues de ce pays tendre et charmant.
Le cimetière el Hank de Casablanca est situé au bord de l'océan Atlantique et le rayon du phare du même nom le balaye la nuit. Il est aussi protégé par l'ombre de la grande Mosquée Hassan II et longé par l'avenue Mehdi Ben Barka.
Si la nostalgie est ce qui reste d’un pays qu’on a visité, montrant par là qu’on n’a jamais fini de prêter son intérêt à ce qu’on aime, j’avais la nostalgie de l’Algérie avant même d’y aller, tellement ce pays m’était intime et pourtant pas familier.
Je n'irai pas en Syrie.
Les p'tits taxis sont aussi vieux que mes souvenirs d'enfant et les anecdotes de tout ce qui peut arriver dans ces intérieurs déglingués sont plus drôles les unes que les autres.
Bien sûr Casablanca n'est pas Florence, ni même Bilbao avec son Guggenheim, et pourtant lors de mon dernier séjour, deux espaces de la cité m'ont permis de redécouvrir la place inexorable et agissante de la création esthétique dans la vie des hommes.
Le Salon du livre et de l'édition à Casablanca (février 2012).
Le Maroc est mon pays et mes amis marocains du plus riche au plus pauvre m'assurent à chaque fois de cet accueil abrahamique comme les trois visiteurs sous le chêne de Membré.
Dans le Récit d'une enfance à Casablanca, Najat Oudades qui vit à présent au Canada, raconte avec fraîcheur ses années d'écolière et de collégienne, et exprime une nostalgie significative de la tolérance conviviale qui était l'esprit de Casablanca depuis ses origines.
Sur ma route du pays arabe, l'étape en Syrie était désirée et attendue. La Syrie? c'était le pays suivant, rêvé, dans ce tour de la Méditerranée que j'ai entrepris, Maroc, Algérie, Tunisie, Liban, Palestine...
Iran 2016: mort et amour, martyr et héros...
Je ne m'attarderai pas sur les merveilles de Chiraz, de Yazd et "d'Ispahan, qui dit-on, est la moitié du monde" tellement elle est belle!
Je me rendais au Liban pour la première fois et cette terre m'est rentrée dans l'âme définitivement. Comment était le printemps sur la côte et dans la montagne de ce pays lumineux?